«La salle comble à Montreux, c’était comme une reconnaissance»

Les rayons du soleil se font rares en cette journée nuageuse et pluvieuse à Schwarzenegg (BE). Un vrai temps d’avril. Malgré la grisaille extérieure, Melanie Oesch est rayonnante et nous invite à la suivre pour un entretien dans un salon douillet, où elle commence par mettre la table pour nous accueillir dignement. C’est ici qu’elle vit, dans le pittoresque Oberland bernois où est également née sa passion pour la musique.

Pourquoi cet endroit te tient-il particulièrement à cœur?
De par mon métier, je me déplace beaucoup. C’est pourquoi je me réjouis à chaque fois de pouvoir retrouver mon petit cocon après des concerts à l’extérieur. Ici, je peux être moi-même et parler comme je veux (rires). Ce sont des valeurs qui comptent pour moi.

Y a-t-il eu un moment dans ta vie qui t’a particulièrement marqué?
Sans hésiter le jour où, enfant, j’ai entendu quelqu’un yodler pour la première fois. J’ai tout de suite su que c’était ce que je voulais faire aussi! Avec le recul, je me rends compte que je dois presque tout au yodel. Sans cela, je ne serais en tout cas pas la personne que je suis aujourd’hui.

As-tu toujours rêvé de devenir chanteuse?
La passion a très tôt été là, mais pendant longtemps, je n’ai pas pu imaginer en faire mon métier. Enfant, j’ai voulu devenir vétérinaire, puis journaliste. Mais quand nous sommes subitement devenus connus d’un plus large public avec Oesch’s die Dritten, je suis heureusement revenue sur mon choix de carrière (rires).

«Mon conseil pour les jeunes? Plus de courage, moins de compromis!»

«Faite maison, vivante, énergique, positive»: c’est ainsi que Melanie décrit la musique d’Oesch's die Dritten, à la fois groupe, business et famille. En 2007, le groupe, aujourd’hui composé de Hansueli et Annemarie Oesch, de leurs enfants Melanie, Kevin et Mike ainsi que de l’accordéoniste Urs Meier, a fait une percée au concours de relève musicale «Musikantenstadl».

Quel a été le point culminant de ta carrière jusqu’à présent?
Il y a tant de bons moments. Je dirais spontanément la finale de la tournée 2019 à Montreux. Nous avions pu jouer dans l’auditorium Stravinsky, devant une salle comble. Pour nous, c’était comme un reconnaissance, parce que beaucoup n’auraient jamais pensé que nous pourrions arriver là, et encore moins remplir la salle. Nous avons réussi sur les deux fronts.

La musique folklorique n’a pas toujours facilement les faveurs de la critique. Comment gères-tu ça?
La musique est une question de goût, et c’est une bonne chose. Si tu veux plaire à tout le monde, tu te disperses. J’essaie de rester concentrée sur ma voie.

Quel conseil donnerais-tu à ton jeune toi si tu en avais la possibilité?
Avoir plus de courage, faire moins de compromis.

Que fais-tu de ton temps libre quand tu n’es pas sur scène?
Dans la mesure du possible, je passe du temps en famille et dans la nature. En ce moment avec mes deux garçons de préférence, en sortie ou à la maison, à faire du bricolage ou à jouer.

«Je ne me définis pas par l’argent.»

Vous êtes à la fois une famille et un groupe familial qui se produit ensemble sur scène. Comment cela fonctionne-t-il?
Ce n’est pas toujours facile de séparer vie privée et vie professionnelle. C’est même parfois impossible. Ce qui m’aide, c’est de ne pas toujours chercher la perfection. Mais dans l’ensemble, j’ai le privilège d’être très libre de mes choix pour organiser ma vie.

Te sens-tu aussi libre de tes choix sur le plan financier?
Oui, depuis très longtemps heureusement, grâce à mes parents. Dès notre plus jeune âge, ils nous ont impliqués dans les questions financières et nous, les enfants, avons appris très tôt à mettre de l’argent de côté et à épargner pour pouvoir nous offrir des choses. Aujourd’hui encore, nous parlons très ouvertement d’argent.

Quelle importance attaches-tu à l’argent?
Je ne suis pas une personne qui se définit par l’argent. Mais je sais qu’il est important de parler ouvertement de thèmes financiers et de ne pas attendre trop longtemps avant de s’organiser en la matière.

Et la pire, tu peux nous la révéler aussi?
(Rires) On va dire certains achats qui n’ont pas vraiment servi. On a revendu.

Swiss Life est partenaire de la Fête fédérale des costumes, qui aura lieu en juin 2024 à Zurich. Quel costume portez-vous sur scène?
Le nôtre, tout simplement. Nous aimons choisir librement nos tenues selon nos goûts et les circonstances pratiques. Nous mettons nos looks au point en famille et en collaboration avec notre styliste. En général, nous ne nous produisons pas dans des costumes traditionnels, d’une part par respect pour les coutumes et d’autre part parce que nous aimons aller au-delà des limites du genre, y compris sur le plan musical. Mais c’est surtout pour des raisons pratiques que nous ne pourrions pas porter de «vrais» costumes traditionnels lors de nos représentations. Nos tenues de scène sont par exemple toutes lavables.