Le rêve du parfait logement de vacances s’est éteint

La crise de coronavirus a suscité chez de nombreuses personnes l’envie d’un second chez-soi proche de la nature, déclenchant ainsi une ruée sur les appartements de vacances. Et pas seulement parce que la pandémie a donné aux gens l’envie de travailler à domicile. Grâce au boom des réunions en ligne induit par le coronavirus, il est devenu acceptable de déplacer la vie professionnelle à la montagne. De plus, les
réserves financières sont souvent bien remplies. Ce qui n’a pas été dépensé au cours des deux dernières années en raison des nombreuses restrictions se trouve à présent dans le porte-monnaie ou sur le compte bancaire. Et peut désormais être investi dans un logement de vacances.

Le marché est asséché

Le marasme de l’offre est évident: il règne un vide béant sur le marché suisse des logements de vacances. De nombreux propriétaires ont pris goût à la vie loin de l’agitation urbaine et utilisent leurs appartements de vacances pour eux-mêmes. Autre raison à ce manque d’offre: l’initiative sur les résidences secondaires, adoptée il y a dix ans, qui interdit de construire de nouvelles résidences secondaires dans les communes comptant plus d’un cinquième de ces résidences. En d’autres termes, peu de logements existants sont mis sur le marché et peu de logements neufs sont construits. Par conséquent, dans les régions prisées des Grisons, de Berne et de la Suisse centrale, seul 1,5% des logements existants est actuellement à
vendre.

Prix élevés pour les appartements de vacances

L’offre est faible et la demande est importante, ce qui explique les prix exorbitants. Ils sont aujourd’hui environ 15% plus élevés qu’avant la pandémie. Concrètement, tandis qu’au début de 2020, un logement de vacances coûtait encore 860 000 francs, il est aujourd’hui proposé à près d’un million de francs. La région de St-Moritz et l’Engadine battent tous les records: selon le dernier «Alpine Property Focus» publié chaque année par UBS, le mètre carré coûte jusqu’à 25 000 francs. En Suisse, le prix moyen d’un appartement en propriété est d’environ 6700 francs le mètre carré.

La flexibilité est de mise

Une personne avec un revenu normal n’aurait plus les moyens de s’offrir un logement de vacances parfaitement équipé et idéalement situé. Pourtant, l’acquisition d’un logement de vacances au vert
peut devenir une réalité. Quiconque est disposé à faire des compromis peut toujours trouver son bonheur dans le cadre de son budget. Le logement ne sera certainement pas à côté du téléski, n’offrira pas tout le luxe souhaité et ne se situera pas à l’emplacement idéal. Mais cela ne doit pas forcément réduire les chances des futurs propriétaires. En gardant les yeux ouverts, ils trouveront peut-être leur bonheur à Loèche-les-Bains ou à Disentis. Le prix au mètre carré y est toujours de 6700 francs, soit près un quart inférieur
aux prix aux destinations de choix.

Obstacles financiers à l’achat d’un logement de vacances

Dernier obstacle majeur lorsqu’on trouve un bien abordable: le financement. Pour les logements de vacances, le seuil est encore plus élevé que pour les logements en propriété, car les banques exigent
un amortissement dès un nantissement de 50%. Pour le reste, les mêmes critères que pour le financement du logement en propriété s’appliquent: les intérêts hypothécaires, l’amortissement et les frais d’entretien ne doivent pas dépasser un tiers du revenu brut, sur la base d’un taux d’intérêt de 5%. Pour les appartements de vacances, les banques appliquent souvent des critères de financement encore plus stricts que pour les résidences principales. Les acquéreuses et acquéreurs potentiels d’un logement de vacances n’ont pas accès
aux fonds de la caisse de pensions ou du pilier 3a.

Fonds propres supplémentaires requis: 55 000 francs

Selon l’actuel «Alpine Property Focus», pour acquérir une résidence secondaire d’un million de francs, il faut
aujourd’hui près de 55 000 francs de fods propres et 20 000 francs de revenu annuel supplémentaires par rapport à début 2020, pour un nantissement de 60%. Sans compter qu’en raison de la hausse des prix de l’énergie, les coûts d’utilisation vont considérablement augmenter. En conclusion, lors de la recherche d’un appartement de vacances, il faut aussi être attentif aux coûts escomptés. Sinon, le rêve peut vite se transformer en cauchemar.

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