Les expatriés qui s’installent en Suisse se sentent souvent démunis et se posent de nombreuses questions sur les assurances, le financement de la propriété et la prévoyance. Cet article fait l’inventaire des réponses à leurs questions pour leur permettre de façonner leur avenir en Suisse en toute liberté de choix.

En 2018, un peu plus de 170 000 personnes sont venues s’installer en Suisse. Tous ces nouveaux venus n’envisagent pas de rester à vie. Beaucoup d’entre eux sont des expatriés (appelés familièrement «expats»), c’est-à-dire des cadres et des dirigeants détachés par des entreprises internationales pour travailler en Suisse pendant quelques années. Une fois leur mission accomplie, ils rejoignent un autre pays ou retournent dans leur pays d’origine. Ainsi, plus de 126 000 personnes ont aussi quitté la Suisse en 2018.

Les expatriés font face au défi de trouver leurs marques en Suisse en très peu de temps. Et la chose est loin d’être facile, comme le révèlent certains d’entre eux, installés dans la région de Zoug, dans cet entretien.

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Les questions les plus fréquentes concernent les assurances, la prévoyance vieillesse et l’acquisition de logements en propriété. Vous retrouverez les réponses ci-après.

Quelles sont les assurances nécessaires?

Généralement, une personne qui rejoint la Suisse s’occupe tout d’abord des questions essentielles comme l’inscription auprès de la commune, l’ouverture d’un compte bancaire et la recherche d’un logement. Ensuite viennent les assurances. Mais lesquelles sont importantes, voire obligatoires?

  • Assurances obligatoires
    L’assurance maladie est obligatoire en Suisse et doit être conclue au plus tard trois mois après l’arrivée. L’assurance responsabilité civile l’est également pour les détenteurs de véhicules à moteur, et l’assurance bâtiments, pour les propriétaires de maison.
  • Assurances de choses importantes
    Bien qu’elle ne soit pas obligatoire, il est recommandé de souscrire une assurance de responsabilité civile privée afin de couvrir les prétentions issues de dommages causés à des tiers. Une assurance ménage permet en outre d’assurer ses biens de valeur contre le vol ou la destruction par un incendie ou un dégât des eaux, par exemple.
  • Couverture en cas d’accident, de maladie et de chômage
    Si le taux d’occupation dépasse huit heures par semaine, la personne active est assurée contre les accidents et le chômage par son employeur. Il est en revanche conseillé de souscrire une couverture contre les accidents auprès de la caisse maladie pour le partenaire sans activité lucrative ou les enfants. Pour les plus jeunes expatriés, une assurance pour incapacité de gain est recommandée, de manière à éviter toute lacune d’assurance en cas de maladie.

Comment fonctionnent les trois piliers?

Par leur interaction, les trois piliers du système de prévoyance suisse veillent à ce que les habitants de Suisse puissent maintenir leur niveau de vie habituel à la retraite en toute liberté de choix.

  • Premier pilier (AVS)
    Dans la prévoyance étatique, les actifs (frontaliers compris) et les employeurs versent des cotisations mensuelles finançant les pensions des bénéficiaires de rentes actuels. Plus tard, à la retraite, ces actifs profiteront eux-mêmes des versements. Aujourd’hui, l’âge de la retraite AVS est fixé à 64 ans pour les femmes et 65 ans pour les hommes.
  • Prévoyance professionnelle (LPP)
    Par prévoyance professionnelle, on désigne les caisses de pensions des entreprises. Combinées à celles de l’AVS, leurs prestations doivent couvrir jusqu’à 75% du dernier salaire. Contrairement au premier pilier, la prévoyance professionnelle est financée selon un système de capitalisation. En d’autres termes, chaque individu épargne et cotise en vue de financer ses propres prestations. Le certificat de prévoyance fournit des informations sur la rente de vieillesse.
  • Prévoyance privée
    La prévoyance privée sert à combler les lacunes de prévoyance et à se constituer un patrimoine. On fait une distinction entre la prévoyance liée (pilier 3a) et la prévoyance libre (pilier 3b). Le pilier 3a est limité à un montant annuel de 6826 francs (état en 2019) et soumis à quelques restrictions. En contrepartie, ce montant peut être déduit du revenu imposable. Le pilier 3b connaît moins de restrictions, mais il n’offre pas d’avantages fiscaux directs.
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En tant que cadres et dirigeants, de nombreux «néo-Suisses» sont des professionnels dans leur domaine. Le système de prévoyance suisse est toutefois nouveau pour eux, c’est pourquoi ils ont besoin d’un accompagnement transparent dans l’évaluation des risques et opportunités.

Que se passe-t-il une fois à la retraite? Peut-on maintenir son niveau de vie?

Si l’on souhaite envisager sereinement sa retraite, il convient de se pencher tôt sur la question et de prendre les devants pour combler les éventuelles lacunes de prévoyance. Généralement, les premier et deuxième piliers couvrent un revenu équivalant à environ 60% du dernier salaire, mais dans la plupart des cas, 80% sont nécessaires. Les expatriés sont d’autant plus concernés par le problème qu’en raison de leur date d’entrée tardive dans le pays, ils ne cotisent pas aussi longtemps au système de prévoyance que leurs concitoyens suisses. Ils ont donc tout intérêt à effectuer des versements dans la prévoyance privée (pilier 3a et 3b) et, le cas échéant, un rachat dans la caisse de pensions.

Peut-on acheter une maison avec un permis B? Et quid du financement?

Si l’on vient d’un pays de l’UE ou de l’AELE ou que son domicile se situe en Suisse, on dispose des mêmes droits qu’un citoyen suisse pour l’acquisition d’un bien immobilier. Un permis n’est donc pas nécessaire. En revanche, les choses sont différentes pour l’achat d’une résidence de vacances ou secondaire, où un permis est nécessaire. Les ressortissants de pays tiers peuvent acquérir un logement en propriété s’ils disposent au minimum d’un permis B et qu’ils habitent eux-mêmes l’appartement ou la maison.

Pour financer la propriété, il faut prévoir des fonds propres d’au moins 20%, car seuls 80% du prix d’achat peuvent être financés par une hypothèque. Les fonds propres peuvent par exemple être constitués d’avoirs bancaires, de sommes d’argent provenant de la vente de titres, d’avoirs des 2e et 3e piliers ou d’un avancement d’hoirie. En outre, il s’agit de vérifier la capacité à supporter la charge financière, car les frais courants sont souvent sous-estimés (charges d’intérêts, amortissement ainsi que frais d’entretien et charges annexes). La règle d’or ici est que ces frais ne doivent pas excéder un tiers des revenus bruts annuels.

Qu’advient-il des avoirs de caisse de pensions lorsque l’on quitte le pays?

En principe, il existe un droit aux cotisations à la prévoyance étatique (AVS) et à la prévoyance professionnelle (LPP) en cas de retour dans le pays d’origine. La demande de versement doit toutefois être effectuée au plus tard cinq ans après le départ en retraite. Le formulaire de demande de versement de la rente AVS est disponible sur le site de l’AVS www.ahv-iv.ch/fr/Accueil. L’employeur répondra aux questions concernant la caisse de pensions. Dans le cadre du troisième pilier, les conditions définies dans le contrat déterminent ce qu’il se passe lors d’un retour dans le pays d’origine. Généralement, les avoirs sont directement versés.

Comprendre la prévoyance

Les possibilités en matière de prévoyance sont nombreuses et varient d’une personne à l’autre. Plus tôt vous vous préoccupez de votre prévoyance, plus votre marge de manœuvre financière est importante pour vivre en toute liberté de choix.

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